La HALDE cautionne la discrimination envers les minorités religieuses |
"Qui ne dit mot, consent". L'adage populaire est parfaitement adapté au silence de la Halde quant au cas de Pierre Michel Piffer dit Kimbangu, un Raelien qui attend depuis 3 ans que la Halde se prononce sur son cas.Technicien depuis 32 ans chez FT/Orange (anciennement France-Telecom), Piffer a travaillé dans des lieux dits 'sensibles' à de nombreuses reprises. En 2005, il se voit refuser le renouvellement des autorisations pour l’accès à la centrale nucléaire EDF de Cattenom en Lorraine sans aucune explication. Après avoir entrepris des démarches auprès du directeur et du chef de sécurité de la centrale, ainsi qu’auprès de la préfecture, de la CNIL et celles-ci étant restées sans réponse ; il envoie, le 27 décembre 2006, un courrier à la Halde pour expliquer la discrimination qu’il subit dans son travail et s’interroge sur le fait que celle-ci soit dû à son appartenance à une minorité religieuse. Par un courrier daté du 2 juillet 2007, la Halde lui répond que « son dossier est en cours d’instruction, mais que le délai de traitement d’un dossier peut varier selon sa difficulté et sa complexité ». Trois ans après… Toujours rien ! « Ce dossier n’est ni volumineux, ni complexe » précise Princess Loona, porte parole du Mouvement Raëlien en Europe. « A moins que la complexité vienne du simple fait que ce dossier concerne un membre d’une minorité religieuse en France et que c’est un sujet si difficile qu’il faut 3 ans minimum à la Halde pour commencer à entrevoir la possibilité d’ouvrir une enquête et considérer un tant soi peu qu’un membre d’une minorité religieuse a aussi droit à un traitement égalitaire ? » questionne-t-elle. Et d’ajouter : « Ou n’est-ce pas mieux de passer sous silence ce type de dossier, de mener une politique de l’autruche comme c’est le cas de toutes les institutions sollicitées et de montrer ainsi que la Halde et tous ces soi-disant organismes de lutte contre les discriminations ne sont qu’un miroir aux alouettes des pouvoirs politico-médiatiques français qui cassent de la minorite religieuse depuis plus de 20 ans et pour qui les membres sont des sous-citoyens n’ayant pas les mêmes droits que les autres ». Rappelons que Piffer a déjà interpellé le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, se présentant une première fois devant l’Elysée en novembre dernier, puis les députés devant l’Assemblée nationale. Piffer précise « En 2005, on m’interdit l’accès à un lieu de travail classé secret défense, auquel j’avais accès avant que je ne sois identifié « Raëlien ». La non autorisation de l’accès à ce lieu a jeté un discrédit sur mes compétences et mon intégrité et cela malgré les excellentes notes de satisfaction qui m'ont été attribuées par mes chefs. N'ayant aucun antécédent judiciaire ou professionnel et ne recevant pas de réponse à mes questions, il est clair que cet état de fait relève de la pure discrimination, une situation que l'état français - en instituant la chasse aux ’sectes’ - a initié il y a plus de 20 ans, contrevenant aux fondements même de notre constitution et des Droits de l'Homme. » Piffer, appartenant à une minorité religieuse, revendique son droit à être traité comme n’importe quel citoyen et travailleur. « Les Droits de l'Homme ne sont pas seulement faits pour protéger les citoyens des majorités qui ont la puissance d’être nombreux pour se faire entendre, mais bien plutôt pour protéger les citoyens des minorités religieuses, raciales et sexuelles, qui subissent régulièrement des discriminations. La Halde se doit se prioriser son travail de protection envers les membres des minorités particulièrement exposées aux discriminations comme c’est le cas pour Piffer » conclut Princess Loona. Ce lundi 7 juin à 10h, Kimbangu Mundele Piffer sera présent devant les bureaux de la Halde – Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité – 11 rue Saint Georges à Paris, et demandera à être reçu par sa présidente, Jeannette Bougrab. Piffer a par ailleurs déposé plainte contre l’état français à l’ONU. Celle-ci est disponible sur simple demande auprès du service presse. Pour toute demande d’informations ou interviews, contacter le service presse :http://fr.raelpress.org/interview.php |
Posted on 07 June 2010 | |